01-06-2025 09:50 – Les différentes péripéties qui ont jalonné l’élection du candidat mauritanien à la présidence du groupe de la BAD

01-06-2025 09:50 – Les différentes péripéties qui ont jalonné l’élection du candidat mauritanien à la présidence du groupe de la BAD

SAHARA MÉDIAS – Le nouveau président de la Banque africaine de développement, Sidi Ould Tah, et le ministre mauritanien de l’Economie et des Finances, Sid Ahmed Ould Bouh, sont arrivés à Nouakchott vendredi soir par vol spécial, au milieu de célébrations populaires dans plusieurs rues de Nouakchott.

Ould Tah a été reçu au palais présidentiel par le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, qui l’a félicité pour sa victoire « historique » à Abidjan jeudi, mais le nouveau président du groupe de la BAD reconnaissait les « efforts considérables » déployés par la Mauritanie pour son élection.

Mais beaucoup de Mauritaniens s’interrogent sur les coulisses de cette victoire : comment les Mauritaniens ont-ils réussi à convaincre les pays africains et les grandes économies mondiales de voter pour leur candidat ?

Sahara Media a obtenu des informations exclusives sur la manière dont le candidat mauritanien, Sidi Ould Tah, a remporté la présidence de la Banque africaine de développement, et comment les choses ont été gérées dans les 15 minutes séparant le premier et le deuxième tour de scrutin.

Que s’est-il passé en 15 minutes, quels ont été les détails d’une bataille qui s’est jouée au second tour, et comment les Mauritaniens ont-ils gagné la bataille du temps ?

Gestion du vote

Sidi Ould Tah, issu de la présidence de la Banque arabe pour le développement en Afrique et ancien ministre de l’Economie, disposait d’un dossier solide et d’atouts qui faisaient de lui un candidat incontournable, quand bien même il avait besoin d’une campagne diplomatique et médiatique forte et consistante.

Dans ce contexte, une source a déclaré à Sahara Media que sous la supervision du Président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et du Premier ministre Mokhtar Ould Diay, « une stratégie scientifique a été élaborée pour faire face à tous les défis qui pourraient survenir lors du vote ».

La source ajoute que cette stratégie a été mise en œuvre par le ministre de l’économie et des finances, Sid Ahmed Ould Bouh, en sa qualité de chef du comité de coordination de la campagne du candidat et de gouverneur de la Mauritanie auprès de la Banque.

« Dans la soirée de la veille du scrutin (mercredi soir 28 mai), les dernières retouches ont été apportées à la gestion sur le terrain de cet événement par la campagne du candidat mauritanien », a révélé la source.

Le président mauritanien a chargé le ministre de l’économie et des finances, en sa qualité de gouverneur auprès de la Banque africaine et seul autorisé à pénétrer dans la salle de vote, de mettre en œuvre le plan, accompagné de l’adjoint au gouverneur, le directeur général des finances et de la coopération économique au ministère, Mohamed Salem Ould Nani.

Ni les ambassadeurs ni les membres des délégations n’étaient autorisés à accéder à la salle de conférence, où se déroulent les votes et où les accords sont négociés entre les tours de scrutin.

Le jour décisif

Les sources de Sahara Media ont confirmé que le jeudi 29 mai, à 8 heures précises, le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani était dans son bureau à Nouakchott, en contact direct avec le Ministre de l’Economie et des Finances, qui se trouvait dans le hall pour faire le diagnostic de la situation et la finalisation des préparatifs pour le début du vote.

En parallèle, le président mauritanien était en contact avec des capitales africaines, notamment l’Algérie et la Côte d’Ivoire, et a appelé par six fois jeudi matin le président ivoirien Alassane Ouattara pour coordonner les efforts et mobiliser les soutiens.

À 10 heures, au premier tour de scrutin Sidi Ould Tah obtenait 33 % des voix devancé par le candidat zambien, avec 40 % des voix.

Lors de l’annonce des résultats, le ministre de l’économie et des finances était au téléphone avec le président mauritanien, l’informant que les résultats étaient « très bons », d’autant plus que le candidat mauritanien avait obtenu 47 % des voix des Africains, qui détiennent à eux seuls 60 % des actions de la banque.

Le président a décidé de s’orienter vers les votes influents hors d’Afrique, et une âpre bataille de négociations s’est engagée entre les deux tours, qui a duré moins de 15 minutes, mais qui a été décisive et a déterminé l’écrasante victoire mauritanienne.

Que s’est-il passé pendant ces quelques minutes pour que la Mauritanie obtienne la présidence de la Banque africaine pour les cinq prochaines années ?

Une course à la seconde près

L’erreur commise par les rivaux de la Mauritanie a été de se concentrer, pendant la campagne, sur la collecte de votes en dehors du continent africain, alors que la Mauritanie réussissait à mobiliser un soutien africain massif, et à se concentrer, entre les deux tours de scrutin, sur la mobilisation de soutiens en dehors du continent africain.

Les Mauritaniens ont mis au point un plan élaboré qui a commencé à être mis en œuvre entre le premier et le second tour.

Des sources privées ont confirmé qu’immédiatement après la communication entre le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et le ministre de l’économie et des finances Sid Ahmed Ould Bouh, le chef de l’état mauritanien a appelé le président français Emmanuel Macron, alors en visite à Singapour, et lui a demandé un soutien « immédiat et rapide ».

Le président mauritanien a été clair avec les Français, leur demandant d’agir au niveau du G7, notamment les États-Unis, l’Allemagne, le Canada, la Grande-Bretagne et le Japon, des pays qui avaient voté en faveur du candidat zambien.

Au premier tour, les Mauritaniens avaient obtenu les voix de la France et de l’Italie, parmi les membres du G7.

Malgré le fait que le vote se déroulait en même temps que le « Jeudi Saint » ou « Ascension » pour les chrétiens, le président français a téléphoné à son ministre des finances pour lui demander de se ranger du côté de la Mauritanie, lorsque la délégation française s’est déplacée à l’intérieur de la salle de vote, vers le ministre mauritanien de l’économie et des finances et lui a dit qu’elle avait reçu des instructions pour se tenir à la disposition de la délégation mauritanienne dans les négociations éventuelles.

L’influence saoudienne

Dans le même temps, Ould Bouh coordonnait directement avec la délégation saoudienne, qui a pesé de tout son poids pour convaincre les grandes puissances qui influencent la Banque africaine de développement de voter en faveur du candidat mauritanien au second tour.

La délégation saoudienne présente dans la salle, dirigée par Riyadh Kharif, responsable des relations internationales au ministère saoudien des finances, a réussi à convaincre le Royaume-Uni de voter au second tour en faveur du candidat mauritanien.

Les Saoudiens, soutenus par les Français, ont également obtenu l’engagement des États-Unis et du Japon de voter en faveur du candidat mauritanien au troisième tour, si le candidat zambien ne parvenait pas à améliorer sa position au second tour.

Dans les minutes qui ont séparé le premier et le deuxième tour, l’Égypte et le Maroc ont changé de position et décidé de voter en faveur du candidat mauritanien, obtenant ainsi les voix de 11 pays arabes représentés à la Banque, à l’exception des Comores, qui les avaient informés auparavant qu’ils voteraient en faveur du candidat sénégalais en raison d’un engagement pris par leur président auprès du président sortant de la BAD.

Retournement de situation

En moins de 15 minutes, les Mauritaniens avaient réussi à renverser la vapeur en prenant la tête du second tour avec 48 % du total des voix et 68 % des voix africaines.

Le candidat zambien a été relégué à la deuxième place avec 36 % du total des voix et seulement 18 % des voix africaines.

Ce résultat prédéterminait le troisième et dernier tour, car il garantissait que la décision des États-Unis et du Japon serait modifiée en faveur du candidat mauritanien, ce qui signifiait que la victoire était définitivement scellée, les Mauritaniens ont donc gagné la course du temps et joué leurs cartes au bon moment.

Après la deuxième mi-temps, les efforts de mobilisation sur le terrain et les communications depuis Nouakchott ont permis d’obtenir les voix du Japon et du Canada, qui ont annoncé leur décision au ministre mauritanien, et l’Arabie Saoudite et le Nigeria ont arraché le vote des Etats-Unis en faveur de la Mauritanie après avoir convaincu les délégations des deux pays que le candidat zambien était en passe de perdre le pari.

La percée africaine

Ce qui a retenu l’attention des observateurs de la stratégie mauritanienne, c’est que le candidat mauritanien est entré dans la course avec un soutien africain sans précédent, puisque les résultats du premier tour ont montré qu’il était « le candidat de l’Afrique » devant des candidats dont la force semblait venir de l’extérieur du continent.

Pour le ministre mauritanien des finances le poids de la Mauritanie en Afrique qui s’est confirmé au second tour, est le reflet du succès de la présidence du chef de l’état mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à la tête de l’Union africaine l’année dernière.

En coulisses, le Mali, le Niger et le Burkina Faso (l’Alliance du Sahel) ont voté en faveur du candidat mauritanien dès le premier tour, sans aucune hésitation.

Des sources informées ont confirmé à « Sahara Media » que pour éviter toute surprise et unifier leur position en faveur de la Mauritanie, les trois pays se sont mis d’accord pour donner une procuration au Premier ministre nigérien Mohamed Zain, lui permettant de voter en leur nom.

La Mauritanie a pu surmonter tous les conflits régionaux qui ont impacté la région ouest africaine, en particulier les profondes divergences entre les pays du Sahel et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et les deux parties ont unanimement soutenu le candidat mauritanien.

Des sources ont confirmé que la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Ghana ont joué un rôle décisif dans la mobilisation en faveur du candidat mauritanien, malgré la présence d’un candidat sénégalais, pays ancien et puissant du groupe de la CEDEAO, et même la Gambie a voté pour le candidat mauritanien dès le premier tour.

Dans la région des Grands Lacs, au centre du continent africain, la Mauritanie a réalisé une percée majeure, surmontant tous les conflits régionaux, puisque des pays comme l’Ouganda et le Rwanda l’ont soutenue, le président Paul Kagame ayant personnellement suivi le vote en faveur du candidat mauritanien.

Ainsi, le candidat mauritanien a bénéficié d’un soutien africain significatif, provenant de différentes régions du continent, contrairement aux autres candidats dont le cercle de soutien est resté très étroit, la Mauritanie captant à elle seule 72 % des voix africaines.

Envoyé spécial de Sahara Media à Abidjan :

Cheikh Mohamed Horma

Ministère de la Santé : la cause des cas d’empoisonnement à Belghorbane n’est autre que la consommation de lait local

Ministère de la Santé : la cause des cas d’empoisonnement à Belghorbane n’est autre que la consommation de lait local

Taqadoumy – Dans un communiqué publié vendredi après-midi, le ministère mauritanien de la Santé a indiqué que la cause des cas d’intoxication alimentaire dans le village de Belghorbane était probablement la consommation de lait acheté auprès d’un vendeur local.

Le ministère a déclaré avoir enregistré 85 cas d’intoxication alimentaire au centre de santé de Belghorbane dans le district de Rkiz, dont 18 cas graves. Les malades ont été transférés d’urgence au centre de santé de Rkiz pour y recevoir des soins médicaux.

Ils ont été soignés et libérés après que leur état s’est amélioré, tandis que l’état de santé des autres cas s’est stabilisé.

Le ministère a confirmé que des équipes médicales sont présentes sur le terrain, sous la supervision du directeur régional de la santé de la wilaya du Trarza, du médecin-chef du centre de santé de Belghorbane et du médecin de la moughataa, avec le suivi des autorités administratives et sécuritaires.

Il a noté que les besoins ont été évalués et que l’on s’est assuré que les autorités soient pleinement prêtes à traiter tout cas supplémentaire.

Le ministère de la Santé a conclu sa déclaration en soulignant qu’il surveille de près la situation et a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens et prévenir toute complication potentielle.

Selon les jeunes Mauritaniens, le gouvernement s’occupe pas suffisamment de leurs priorités,notamment l’éducation et l’emploi

Selon les jeunes Mauritaniens, le gouvernement s’occupe pas suffisamment de leurs priorités,notamment l’éducation et l’emploi

Plus de six Mauritaniens sur 10 sont âgés de moins de 25 ans (UNFPA, 2024). Cette jeunesse démographique a le potentiel de porter les questions relatives à la jeunesse au premier plan des discussions politiques nationales.

Le gouvernement, reconnaissant l’importance de l’éducation dans le développement national,a intégré l’éducation des jeunes dans ses plans stratégiques plus larges, se concentrant sur l’intégration socio-économique des jeunes grâce à l’amélioration des programmes d’études et à des programmes d’éducation et de formation ciblés (Tammey, 2022 ; Banque Mondiale

, 2020). Des initiatives telles que « Mon projet – Mon avenir » visent à autonomiser les jeunes entrepreneurs en leur fournissant les compétences et ressources nécessaires. La revue par le gouvernement des politiques antérieures en faveur de la jeunesse garantit la conformité avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). 

Malgré les efforts du gouvernement, des taux élevés de chômage et de sous-employabilité persistent chez les jeunes mauritaniens, exacerbés par les pertes d’emploi survenues durant la pandémie de COVID-19 (Banque Mondiale, 2022 ; Organisation Internationale du Travail, 2023).

Les défenseurs de la cause de la jeunesse en Mauritanie soulignent également la nécessité d’impliquer les jeunes dans la gouvernance et l’élaboration des politiques afin de garantir la mise en place de programmes efficaces et adaptés aux besoins (UNICEF, 2020). Cependant, la participation des jeunes est souvent entravée par des obstacles tels que les coûts élevés des campagnes électorales, qui restreignent les opportunités pour les jeunes candidats (International Foundation for Electoral Systems, 2023).

Les données de l’enquête Afrobarometer nous éclairent sur la situation de la jeunesse mauritanienne. Les résultats révèlent que les jeunes adultes sont plus susceptibles d’être instruits que leurs aînés, ce qui indique des progrès significatifs en matière de niveau d’instruction au fil du temps. Cependant, presque la moitié des jeunes et des personnes d’âge moyen sont au chômage.

L’éducation et la santé figurent en tête de liste des priorités des jeunes quant à l’action du gouvernement, suivies par la pauvreté et le chômage. Peu de jeunes saluent la performance gouvernementale sur l’une ou l’autre de ces questions.

En dépit de ces défis, la majorité des jeunes mauritaniens sont optimistes quant à l’orientation générale du pays et portent un jugement positif sur l’économie du pays et sur leurs propres conditions de vie.